Jean-Michel BERNARD
plays LALO SCHIFRIN

Jeudi 17 octobre
20 h 30

CALUIRE-&-CUIRE
Le Radiant-Bellevue

Prix : 32,00 / 36,00 €

Deux génies de la B.O. en miroir

Incontournable et génial compositeur de musiques pour le cinéma (Bullitt, L’Inspecteur Harry, Lucky la main froide, Opération Dragon, Le Kid de Cincinnati…) comme pour des séries TV parmi les plus populaires (Mannix, Mission Impossible, Starsky et Hutch…), l’Argentin Lalo Schifrin -né en 1932 à Buenos-Aires- est passé par le Conservatoire de Paris dans la classe d’Olivier Messiaen avant de commencer à travailler pour Hollywood dès 1964. De trente ans son cadet, le Français Jean-Michel Bernard, pareillement pianiste virtuose, compositeur, arrangeur et orchestrateur, partage avec le grand maître un sens très affirmé de la mélodie, la pré-science innée du rythme pour illustrer des actions, et un goût prononcé pour la luxuriance des orchestrations. Comme lui encore, il est un musicien éclectique et très ouvert, un compositeur savant mais d’expression populaire qui a toujours oeuvré à fusionner le classique d’où ils sont issus avec le jazz auquel ils vouent une grande passion. Rappelons que Jean-Michel Bernard qui a début le piano dès l’âge de deux ans (!) a écrit ses premières compos à l’adolescence avant de travailler, à seulement dix-neuf ans avec le prestigieux Royal Philharmonic Orchestra de Londres, tout en menant carrière dans le jazz notamment en trio avec les frères Moutin. Devenu comme son mentor spécialiste de la musique pour l’image, en travaillant pour d’illustres cinéastes comme Michel Gondry (dont il est le compositeur attitré), mais aussi Chatillez, Veber, Chabrol ou Tavernier entres autres, «JMB» comme on l’appelle a également signé celles de nombreuses pubs, documentaires ou dessins animés, et reste le créateur de divers indicatifs radio pour France Inter où il fut directeur musical de l’Oreille en Coin. Bardé de prix et de prestigieuses nominations, auteur d’une très vaste discographie, celui qui est depuis l’an dernier membre de l’Académie des oscars est à juste titre considéré comme un magistral pyrotechnicien, comme le définissait l’immense Ray Charles que JMB a accompagné de 2000 à 2003 en tenant l’orgue Hammond B3 au sein de son quartet.

Une rencontre coup de foudre

« Il est le miroir de ma personnalité, c’est comme mon double. Je ne trouve pas les mots pour dire mon admiration pour ce génie », dit de lui Lalo Schifrin depuis leur rencontre coup de foudre qui a scellé leur indéfectible amitié. Car si tout a commencé en 1990 à l’occasion d’un concert de l’Orchestre National de Lyon où un producteur de Radio France a sollicité JMB pour arranger Moulin Rouge,le moment déclencheur s’est réellement produit bien plus tard, en 2016 au Festival musique et cinéma de La Baule lors d’un concert hommage au grand compositeur où les deux hommes se sont rencontrés et ont pu jouer ensemble à cette occasion. Un concert mémorable auquel Jean-Michel Bernard a voulu donner suite dès 2017 en enregistrant ce programme qu’il a pour ce faire retravaillé dans une véritable quête d’absolu. Insufflant une énergie nouvelle avec des arrangements ciselés, pour une interprétation qui a valeur de réinterprétation avec le choix d’instrumentistes solistes et jazzmen de premier plan. Le disque enregistré au mythique studio Capitol de Los Angelès (Sinatra, Nat King Cole, Nina Simone…) paraîtra en janvier 2018 chez Cristal Records, avec parmi ce florilège de thèmes aussi intemporels qu’ils nous sont familiers tant ils ont pu bercer notre jeunesse, trois titres enregistrés avec deux pianos en présence de Lalo Schifrin him-self, et tout naturellement Kyle Eastwood sur The Dirty Harry. Après avoir inauguré en 2021 avec son Cinematic ce cycle Musique & Cinéma qui a scellé le partenariat entre le Rhino Jazz(s) Festival et le Radiant-Bellevue, puis la revisite par les frères Belmondo des thèmes de Miles Davis pour Ascenseur pour l’Echafaud en 2022, un merveilleux concert l’an dernier du Stefano di Batista Quartet avec son Morricone Stories (rappelons d’ailleurs que JMB a également eu l’occasion de travailler avec Ennio Morricone), c’est encore un bonheur d’accueillir pour cette nouvelle édition Jean-Michel Bernard (piano, claviers) à la direction de son formidable octet de pointures, sans doute – on l’aura compris – musicien le plus à même, et en toute légitimité, de porter un flamboyant hommage au dernier géant vivant du genre. Autant de B.O. loin des modes, intemporelles et universelles, solidement ancrées dans notre patrimoine collectif et dont on a toujours autant de plaisir nostalgique à réentendre si magistralement exécutées.

JEAN-MICHEL BERNARD : direction, piano, claviers – PIERRE BOUSSAGUET : contrebasse – FRANÇOIS LAIZEAU : batterie – JEAN-FRANÇOIS DUREZ : percussions – PHILIPPE HERVOUËT : guitare – FRÉDÉRIC COUDERC : saxpphones – ÉRIC GIAUSSERAND : trompette – KIMIKO ONO : vocal

© DR

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