ÉDITO
Les singuliers pluriels
45 ans d’éclectisme offrant un vaste panorama recouvrant tous les styles de la planète Jazz, du plus traditionnel aux tendances actuelles qui souvent se marient aux musiques du monde. Belle recette d’un succès durable ! Mais si le Rhino a accueilli son lot de ‘‘stars’’ établies
ou en devenir, il n’a cessé de se démarquer en privilégiant, avec un regard exigeant et une corne pointue, les nouveaux venus qui apportent un sang neuf aux genres définis.
Affirmant ainsi le particularisme d’un festival qui tout en étant populaire se donne pour vocation première de révéler de grands talents hors des sentiers battus, en construisant savamment chaque programmation comme autant de rendez-vous originaux et inattendus,
forts en émotion pour ceux qui veulent se laisser aller à l’intense plaisir de la découverte. Cela passe par une judicieuse adéquation entre les multiples lieux d’accueil et leurs publics variés, et les artistes toujours aussi singuliers qu’ils sont pluriels proposés par le Rhino.
Plus que jamais, le Festival a pour cette 45e saison concocté une galerie de portraits déton(n)ante, alignant de fortes personnalités au caractère atypique, et misant sur la force de l’intime avec pas moins de cinq solos virtuoses, autant de duo et de trio, soit près de la moitié des concerts vouée à des moments d’intense partage. Des formules sans artifice et plus charnelles, pour une intimité relationnelle qui n’empêche pas le feu sacré mais bien au contraire l’attise, avec en parallèle à ces nombreux rencarts propices à l’incendie des cœurs, une multitude de propositions tout aussi inflammables, comme avec ses coutumiers brass-bands pyromanes
de la bonne humeur, ou sa Nuit du Blues qui s’annonce particulièrement explosive.
On brûle d’impatience !
Michel Clavel
Rédacteur du magazine du Rhino Jazz(s) Festival