Aussi discret qu’il est singulier, le pianiste parisien (mais aussi peintre et vidéaste) Harold Charre est quant à lui un vrai phénomène hors-norme comme aime en dégoter le Rhino où il aura déjà sidéré l’auditoire lors d’un solo d’anthologie donné en l’église de Cellieu en 2023. Une prestation magistrale et inoubliable offerte par un virtuose influencé par le classique et pétri d’une sensibilité jazz qui l’a amené à s’orienter vers des compos et quelques reprises résolument bluesy de titres plus pop…ulaire. Si dans son huitième album paru l’an dernier, le magnifique et explicite Voyage vers la Consolation, il creusait la veine des negro-spirituals, c’est bien résolument le gospel, musique engagée aussi bien de révolte et d’espoir, que le génial instrumentiste entend explorer plus en profondeur mais en mode  »free » tel qu’on lui connaît, avec ce répertoire inédit qui devrait faire l’objet d’un nouvel opus cette année. Et c’est assurément à un moment prodigieux et saisissant qu’il faut encore s’attendre pour ce retour plébiscité et très attendu d’Harold au festival, avec ce musicien à fleur de peau, improvisateur bouillonnant totalement habité qui fait corps avec son instrument dans un solo incantatoire qui mène à la transe. Un voyage sensoriel d’une rare intensité, à l’image d’un performeur hors-norme.

HAROLD CHARRE : piano

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