Figure haute en couleurs du blues hexagonal depuis plus de quatre décennies, Philippe Menard est un forçat du genre, qu’il soit boogie ou rock, ou qu’il fasse des incursions dans la folk ou le funk. S’il occupe une place à part par son côté vieux loup solitaire et indomptable, le guitariste gaucher révélé à la fin des seventies avec le trio Tequila où il sévira dix-sept ans, a fini par opter dès 1995 pour une formule « One man band » avec laquelle, chantant en anglais, il a acquis une aura européenne. Jouant même jusqu’aux USA et au Japon, l’électron libre a par ailleurs auto-produit une douzaine d’albums. Il faut dire que sa fidélité viscérale à ses héros légendaires, au premier rang desquels Rory Gallagher, mais aussi Johnny Winter, RL Burnside, Stevie Ray Vaughan, le Keith Richard des Stones comme le country-blues d’Hendrix, cette vraie sincérité à délivrer l’essence même du blues avec une virtuosité qui n’a d’égal que l’humilité, ne peut que ravir avec respect les puristes d’ici comme ailleurs. Un homme-orchestre qui vit la musique âme et corps confondus, ayant beaucoup travaillé cette incroyable indépendance des membres chez un chanteur-guitariste, harmoniciste et mandoliniste, qui avait appris la batterie en Conservatoire et joue conjointement des pieds sur ses percussions. Relevant toujours avec brio sa chère devise : « With the power of soul, anything is possible ! ».

PHILIPPE MÉNARD : One Man Band