Longtemps sideman d’artistes comme Henri Texier, Sandra Nkaké ou  Catherine Ringer, le pianiste nantais Armel Dupas s’était déjà produit au Rhino il y a tout juste dix ans avec le duo Waterbabies où, par le procédé du re-recording il multipliait les sources de piano pour apporter une french touch à la pop-jazz dans la lignée de références new-yorkaises telles Robert Glasper et Herbie Hancock. Depuis, il a enchaîné les albums sous son nom en trio ou solo, pour être aujourd’hui avec Ibrahim Maalouf, le jazzman français le plus streamé au monde avec plus de vingt millions de vues cumulées ! Pour son dernier projet solo Open Borders dont l’album est paru au printemps, le répertoire du pianiste au jeu lyrique et croisant avec succès néo-classique et jazz, s’est construit autour de l’utilisation du Keybird, un instrument danois acoustique avec de vraies cordes qui a  l’avantage d’être très mobile, pliable et portable, lui permettant de se balader un peu partout comme un troubadour des temps modernes -il a visité quatorze pays- dans des lieux intimistes au plus près du public. En tête à tête avec cet étonnant piano au timbre cristallin qui sonne comme un queue, mais capable de s’apparenter aussi bien à une guitare folk, une harpe ou un clavecin, Armel offre des compos qui sont autant de tableaux contrastés reflétant des instants de vie, incarnés par des notes. Avec un certain romantisme et la patte caressante qui le distingue, il évoque ainsi des thématiques humaines appelant à ouvrir nos frontières tant physiques que mentales. Une chaleureuse proximité pour une touchante ode à la liberté.

ARMEL DUPAS : piano