Il n’aura que 25 ans ce 2 octobre prochain et pourtant le jeune guitariste montpelliérain Hugo Guezbar ne cesse d’époustoufler par la maturité de son jeu ses aînés les plus rodés du jazz manouche. Remarqué il y a sept ans déjà dans le collectif Django Legacy lors de l’ouverture du fameux Festival Django Reinhardt, il a depuis été appelé à remplacer Rocky Grasset (Thomas Dutronc) en jouant avec nombreuses figures du genre comme Noé Reinhardt, Steeve Laffont, Yorgui Loeffler ou Adrien Moignard. Aussi à l’aise en acoustique qu’en version électrique, ce nouveau maître de la six cordes au jeu fluide et délié fait montre d’une incroyable dextérité à faire parler et chanter son instrument, faisant de lui la nouvelle pépite du gipsy jazz. Un phénomène à découvrir aujourd’hui avec son propre trio où il rivalise de virtuosité avec son conscrit bressan Esteban Félix (il vient d’avoir 25 ans le 10 septembre), un contrebassiste au swing ravageur issu d’une grande famille de musiciens manouches, et qui a entre autres joué avec Bireli Lagrene et Stochelo Rosenberg. S’il s’intéresse aussi au jazz américain, le gipsy jazz reste avant tout sa langue maternelle, contrairement au guitariste rythmique Mathieu Chatelain Lavignon qui a fait le chemin inverse pour être considéré actuellement parmi les meilleurs experts de la « pompe », ce jeu typique qui se substitue au tempo d’une batterie. On a pu notamment entendre ce guitariste métronomique aux côtés d’Angelo Debarre, Tchavolo Schmitt, Romane, Sébastien Giniaux, et surtout Adrien Moignard avec lequel il a lui aussi travaillé longtemps. Ainsi réunies, ces trois pointures offrent un répertoire crossover où leur son conjoint donne tout son sens aux standards empruntés en alternance à Django bien sûr, mais aussi à Wes Mongomery, la légende d’Indianapolis disparue brutalement à 45 ans mais qui, s’il s’inspirait de Django, a laissé à son tour une technique de toucher inégalée dont Hugo semble être le dernier des héritiers, après d’autres comme George Benson par exemple. Une révélation !

HUGO GUEZBAR : guitare – ESTEBAN FÉLIX : contrebasse – MATHIEU CHATELAIN LAVIGNON : pompe (batterie)

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