« Virtuose, expressive, spontanée, Yilian Cañizarès est l’un des plus incroyables talents de la nouvelle génération cubaine », dit d’elle son illustre compatriote et père fondateur du latin-jazz, l’immense pianiste Chucho Valdés (programmé le 5 octobre à l’Opéra de Saint-Étienne). Comme encore Omar Sosa avec lequel la violoniste-chanteuse à signé l’album Aguas en 2018, Roberto Fonseca, Youn Sun Nah ou Ibrahim Maalouf, le grand maître a partagé la scène avec la belle musicienne. Si elle réside en Suisse depuis qu’elle s’est formée au Conservatoire de Fribourg, c’est à La Havane qu’est née cette prodigieuse artiste, lumineuse et charismatique, qui mêle rythmes cubains, afro-jazz et sons actuels avec un sens unique de l’esthétique. A l’instar du chemin créatif emprunté par ses pères précités, Yilian a tracé le sien en visionnaire, développant son style afro-cubain avec une sensibilité très jazzy où la combinaison de son jeu volcanique et débridé, avec sa voix fluide et passionnément sensuelle, dégage une force spirituelle rare. Dix ans après son premier album en 2013, la lauréate de la Montreux Jazz Compétition qui a enregistré à la Nouvelle-Orléans en 2019 le splendide album Erzulie (avec notamment en guest Christian Scott et Michaël League) porte depuis son nouveau projet du Résilience Trio avec Childo Tomàs à la basse et Ernesttico aux percussions, toujours dans un esprit cubain  trans-générationnel, rendant hommage aux racines traditionnelles tout en ouvrant un futur à cette musique. Époustouflant !

YILIAN CAÑIZARÈS : violon, voix – CHILDO TOMÀS : basse – ERNESTTICO : percussions

© texte : Michel Clavel – photo : Luis Malibra