DANIEL ZIMMERMANN 4tet
revisite gainsbourg
Invité : PIERRICK PEDRON
L'Homme à tête de Chou in Uruguay
Jeudi 12 octobre – 20h00
Théâtre de la Renaissance – Oullins
7, rue Orsel – 69600 Oullins
Tarif : 17 / 27 €
En partenariat avec le Théâtre de la Renaissance
Mélodies mêlent sons...
À l’aube de ses 50 ans, dont la moitié passée à souffler dans son trombone aux côtés des plus grands du jazz international et de la chanson française, Daniel Zimmermann qui est aussi compositeur a souhaité, pour son troisième album perso, enregistrer cette fois un disque hommage, après avoir été le premier tromboniste nommé aux Victoires en 2014 pour Bone Machine puis, dans la foulée, rencontré un grand succès avec Montagnes russes qui a énormément fait tourner son quartet.
Celui qui a accompagné aussi bien Archie Shepp que Wynton Marsalis, Manu Dibango ou Tony Allen, que l’on a vu avec Lavilliers, Higelin ou Aznavour, dans DPZ avec Thomas de Pourquery ou aux côtés de Vincent Peirani, mais encore au sein de grands orchestres comme l’ONJ ou le Sacre du Tympan, aurait pu choisir de rendre cet hommage à Nougaro avec lequel il a aussi longtemps joué.Mais c’est vers le compositeur dont il se sent le plus proche qu’il s’est tourné, celui qui l’aura le plus touché bien qu’il ne l’ait jamais vu : Serge Gainsbourg. Mais le Gainsbourg d’avant « Gainsbarre », le mélodiste très créatif de la période 1960-1975, ces quinze premières années où le maître de »l’art mineur » aura composé cette petite dizaine de chansons que Daniel Zimmermann a retenue pour façonner ce nouvel opus.
Partageant avec l’icône la fragilité et l’élégance dandy, une sensibilité à fleur de peau mais aussi et surtout un humour pince-sans -rire souvent au second degré, le tromboniste a intitulé cet album L’homme à tête de chou in Uruguay, amusante contraction de deux titres mais très emblématique de la démarche du musicien qui par exemple ici, se sert à la fois de la mélodie de SS in Uruguay et des harmonies de L’Homme à la tête de Chou.
Architecte et styliste de cette relecture qui, par ses arrangements décalés, débouche sur la création de nouvelles pièces inédites, Daniel Zimmermann s’est avant tout attaché à faire des clins d’oeil au maître aussi mouvants qu’émouvants, pour mieux s’en démarquer. Avec une malice et une pointe d’irrévérence toutes « gainsbouriennes » qui n’empêchent pas un grand respect, il a pioché parmi les ingrédients les plus emblématiques de son répertoire dont on assiste à une véritable réincarnation grâce au phrasé virtuose et très personnel du tromboniste, comme s’il était la voix chantante de cet ensemble instrumental.
Un quartet de pointures à la hauteur du projet, réunissant des musiciens rompus à l’impro et partageant avec le leader une énorme expérience tout terrain, où l’on retrouve une rythmique de choc avec Jérôme Regard à la basse et Julien Charlet à la batterie, et la guitare finement acérée de Pierre Durand, capable d’emmener par ses chorus saisissants Mélody Nelson dans des contrées très rock ou Bonny & Clyde vers l’afro-jazz du Mali. Et si la trompette d’Erik Truffaz a été conviée en studio pour quelques titres, c’est le grand saxophoniste Pierrick Pedron (Artiste instrumental de l’année 2021 aux Victoires du Jazz) qui sera -cerise sur le gâteau- le prestigieux invité de ce concert live.
Voilà une alchimie parfaite et une complémentarité comme évidente entre des musiciens hors-pair, pour redécouvrir Gainsbourg pourtant si souvent repris- comme on ne l’a encore jamais entendu. Passionnant !
DANIEL ZIMMERMANN : trombone – JÉRÔME REGARD : basse – JULIEN CHARLET : batterie – PIERRE DURAND : guitare – Invité : PIERRICK PEDRON : saxophones