Derrière le nom énigmatique de ce groupe encore confidentiel venu du Pays Basque et drivé par le bassiste compositeur Kevin Bucquet, se cache sans doute l’une des plus intenses révélations de ces dernières éditions du Rhino et, comme nous en rêvions depuis leur inoubliable concert à Feurs, c’est un immense plaisir que de pouvoir enfin la repartager avec un nouveau public et cette fois sans restrictions ni contraintes pandémiques. Réunissant les meilleures influences des musiques afro-américaines sous l’appellation nu-soul – une combinaison mêlant la soul à l’afro-jazz, au R&B et au hip-hop, le tout enrobé de sauce électro par les claviers atmosphériques de Kevin Larriveau – le quintet aux ambiances chaloupées distillées par Hugo Valantin à la guitare et Romain Gratalon à la batterie s’appuie sur le charisme solaire et la présence magnétique de Laurène Pierre-Magnani, formidable chanteuse qui n’a rien à envier à ses modèles d’outre-Atlantique, de Lauryn Hill à Erika Badu, tandis que le groupe rivalise haut la main avec le meilleur des productions new-yorkaises ou londoniennes, de Robert Glasper à D’Angelo auxquels on peut souvent songer. Groove syncopé, boucles enivrantes et nappes éthérées, rarement nous avons autant frissonné, touchés par un feeling musical aussi sensuel. Un gros coup de cœur transformé en coup de foudre, addictif et totalement irrésistible !

LAURÈNE PIERRE-MAGNANI : voix – KEVIN BUCQUET : basse, talkbox, synth – ROMAIN GRATALON : batterie – KEVIN LARRIVEAU : claviers – HUGO VALANTIN : guitare

(C) DR